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Et si l’on arrêtait de débattre (encore) des rythmes scolaires ?

La Convention citoyenne sur les temps de l’enfant a pour objectif de formuler des pistes de réforme visant à améliorer le développement, la santé et les apprentissages des élèves. Son rapport final est attendu pour novembre 2025. Auditionné le 1er juillet 2025, le SNALC rappelle que réfléchir aux différents temps de l’enfant pour garantir son bien-être et ses apprentissages est essentiel. En revanche, rouvrir une fois de plus le débat sur les rythmes scolaires du primaire est une énième perte de temps.

 

CE QUE DISENT LES EXPERTS

Cinq spécialistes ont été entendus lors de la phase d’appropriation et d’auditions de la Convention (1). Parmi eux :

  • Grégoire Borst, professeur en psychologie du développement et neurosciences cognitives de l’éducation,

  • Éric Charbonnier, analyste et expert en éducation à l’OCDE,

  • Stéphanie Constans, maître de conférences en psychologie du développement et de l’éducation.

Leurs analyses se sont articulées autour de trois grands axes : le temps scolaire, le temps périscolaire et le rôle des parents.

  1. Rythmes scolaires : 4 jours ou 4,5 jours ?

Comme l’a rappelé Éric Charbonnier, la France a enchaîné les réformes :

« La plupart des communes sont revenues à 4 jours. (…) Aujourd’hui, on a 80% des élèves à 4 journées d’écoles ; des grandes villes – souvent socialistes – à 4 jours et demi ». Pour lui, le débat sur le rythme de l’enfant – au-delà du rôle des parents – est un débat avec des intérêts contradictoires (budgets locaux et nationaux, tourisme, etc.).

  1. Le temps périscolaire

Grégoire Borst qualifie l’école française d’extrêmement inégalitaire en raison de « l’absence d’interrelations entre les différents temps d’apprentissage de l’enfant », scolaires et périscolaires. La solution ne serait pas uniquement à l’école, mais dans l’intégration des différents temps de l’enfant.

Même constat chez Éric Charbonnier : il faut regarder ce que vivent réellement les enfants sur ces temps et trouver un juste équilibre entre l’approche disciplinaire et les apprentissages plus ludiques.

Stéphanie Constans plaide pour le renforcement des PEDT et pour des activités à la fois structurées et libres, choisies par les enfants eux-mêmes. Elle cite des initiatives inspirantes comme les « boîtes à jouer » en Angleterre (encourageant l’empathie et des jeux non genrés) ou encore les « terrains d’aventure », espaces de création installés au pied des immeubles.

  1. Le rôle clé des parents

Grégoire Borst identifie la parentalité comme l’un des principaux facteurs d’inégalités scolaires. Il insiste sur la nécessité pour les parents d’être informés des leviers qui favorisent les apprentissages.

Ses propos sont appuyés par Éric Charbonnier et Stéphanie Constans, qui soulignent le rôle indéniable des parents dans la réussite scolaire. Il faut les encourager à consacrer du temps à leur(s) enfant(s), lire ou raconter une histoire, ne pas laisser certaines tâches aux écrans. La réussite scolaire n’est pas uniquement de la responsabilité de l’école.

 

LA POSITION ET LES REVENDICATIONS DU SNALC

Sur le temps scolaire

Aujourd’hui, alors que le fonds de soutien au développement des activités périscolaires des écoles à 4,5 jours a été supprimé et que 93 % des écoles sont revenues à la semaine de 4 jours, la tendance est claire. Le SNALC demande que cette organisation (re)devienne la norme.

Enfin, il est bon de rappeler que les écoles privées sous contrat n’ont jamais été soumises à l’obligation des 4,5 jours

Les professeurs des écoles sont les mieux placés pour évaluer les moments de la journée et de la semaine où les élèves sont les plus réceptifs aux apprentissages. Le passage à 4,5 jours avait allégé les journées de classe, mais sans réduire le temps global passé par l’enfant en collectivité, bien au contraire. Loin de régler les problèmes d’apprentissage, il a allongé son temps hors du domicile et engendré de la fatigue.

Pour les PE, les véritables freins aux apprentissages sont ailleurs : effectifs de classe trop élevés, manque de remplaçants et de RASED, faibles moyens pour les élèves en difficulté ou en situation de handicap et gestion des élèves éruptifs.

 

Sur les parents d’élèves

Une vraie réflexion doit être menée sur l’implication de la famille dans le développement cognitif et culturel de l’enfant. L’école ne peut pas tout, mais cela, les professeurs le savent déjà.

Le SNALC appelle à des actions concrètes pour accompagner les familles :

  • Éducation des parents aux risques liés à l’exposition et à la surexposition des enfants à des contenus inadaptés à leur âge et à leur maturité

  • Meilleure information sur l’offre culturelle

  • Facilitation de l’accès à la culture pour tous

 

Pour favoriser la réussite scolaire, le SNALC prône :

  • L’abrogation du décret n°2013-77 pour institutionnaliser la semaine de 4 jours ;
  • Une réduction des effectifs par classe, la restauration de postes de maîtres surnuméraires et des RASED ;
  • Une prise en compte effective de la difficulté scolaire, de la réussite scolaire et du handicap en assurant une solution de scolarité adaptée aux besoins de chaque élève ;
  • Un recentrage des missions des professeurs sur l’acte d’enseigner, de pair avec un recentrage des missions de l’École sur le savoir ;
  • Une réflexion sur le travail personnel de l’élève et sur son temps hors école.

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