Ces dernières années, il semble que le Ministère ne puisse toucher à la formation initiale sans se tromper. Malgré un diagnostic pertinent, les dernières évolutions confirment cette tendance et risquent de mettre nos jeunes collègues en difficulté.
UN CONSTAT PLUTÔT JUSTE
La réforme partait pourtant d’un juste constat : le manque d’attractivité du métier. Le positionnement du concours et l’année infernale de M2, véritables repoussoirs pouvaient certes participer à ce désamour.
Le SNALC, tout en partageant cette analyse, rappelait cependant régulièrement qu’il fallait chercher la première cause du manque d’attractivité de nos métiers dans l’insuffisance des rémunérations et la détérioration des conditions de travail.
UN RÉSULTAT ABERRANT
Disons le d’emblée : le passage du concours en fin de L3 ne pose pas de problème en soi. C’est bien parce que le Ministère a assorti cette décision d’un ensemble de mesures stupides et dangereuses que le SNALC la dénonce.
Dans le premier degré, il crée une licence préparatoire au professorat des écoles, qui peut avoir son intérêt. Mais il se propose de dispenser ses étudiants des écrits, introduisant une rupture d’égalité de traitement avec les candidats issus d’une licence disciplinaire. Procédé inacceptable et potentiellement illégal.
Dans le second degré, les épreuves du concours posent problème notamment en Histoire Géographie où les programmes proposés ne couvrent pas l’ensemble des programmes du secondaire. Quant à l’épreuve orale évaluant la motivation et la conformité du candidat, le SNALC a constamment déploré son maintien.
Enfin, dans le second comme dans le premier degré, le concours sera obligatoirement suivi d’un Master « Enseignement », empêchant toute perspective de recherche et grevant les chances de réussir l’agrégation.
Dans cette perspective, les candidats titulaires d’un autre master se verront obligés d’intégrer le master « enseignement » – en deuxième année, maigre consolation.
ELLE EST OÙ, L’ATTRACTIVITÉ, ELLE EST OÙ ?
Elle n’est pas en tout cas dans l’indemnité de 900 euros versée en M1, remboursable en cas de démission dans les cinq ans… Si le Ministère voulait repousser de bons candidats hésitants, il ne s’y prendrait pas autrement.
Malheureusement, la concertation s’annonce rapide. Face à un Ministère pressé, le SNALC fera tout pour faire évoluer les choses.