Nouvelle ministre de l’Éducation nationale, Madame Borne a indiqué ne pas être spécialiste des questions de notre institution. Pourtant, contrairement à ce qu’elle a déclaré, nous attendons qu’elle le soit, et c’est pour cela que le SNALC lui proposera rapidement un cours de rattrapage.
Évidemment, le SNALC commencera par les essentiels, ou plutôt les fondamentaux. Les professeurs français sont à la traîne en termes de rémunération par rapport à leurs homologues des autres pays de l’OCDE et par rapport aux autres fonctionnaires d’État. Nos classes sont parmi les plus chargées. Sur ces points, nous attendrons des résultats et saurons évaluer notre nouvelle élève.
La question des conditions de travail ne saurait se résumer à la rémunération ni aux effectifs, même s’ils sont des éléments centraux. Nous devrons également aborder le chapitre du cœur du métier.
Madame la Ministre retiendra que la connaissance doit revenir au centre du système et que le professeur doit y retrouver sa vraie place.
Il lui faudra comprendre qu’on ne pilote pas un système éducatif à grands coups d’évaluations nationales, et que les évaluations d’établissement accouchant de projets qui font perdre du temps aux professeurs doivent cesser.
Enfin, le SNALC lui enseignera que le seul moyen de sortir notre institution de la crise, c’est de redonner toute sa place au professeur. En plus de la rémunération, au-delà des beaux discours sur notre importance et sur la confiance qui nous est portée, il faut des actes. Il faut des programmes qui se bornent aux contenus et qui arrêtent de prescrire comment enseigner. Il faut des personnels encadrants attachés à faciliter la mission des pédagogues plutôt qu’à les mettre au pas. Il faut exercer son esprit critique : un projet de réforme ou un dispositif, séduisant sur le papier, peut s’avérer hasardeux à la mise en œuvre. Écouter plus souvent les avis des professionnels du terrain – ceux qui sont dans les classes et non les recteurs ou les DASEN – permettrait d’éviter de nombreux écueils. .
Chacun doit avoir son rôle et ses domaines de compétence. Il est grand temps de faire comprendre – et apprendre – au ministère de l’Éducation nationale que l’enseignement et la pédagogie sont l’apanage des professeurs et non des encadrants.