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L’ATTRACTIVITÉ : UNE QUESTION DE SALAIRES

Traditionnellement, notre bulletin académique de décembre aborde la question salariale. Naïvement, je pensais l’exercice superflu cette année, jusqu’à la parution en début de ce mois d’un rapport de la Cour des comptes, particulièrement malvenu, sur les enseignants.

Comme de coutume, la Haute Cour dénonce les absences, la monovalence de nombre d’enseignants, le manque d’autonomie de nos établissements, nos statuts trop «protecteurs », nos obligations réglementaires de service… Bref, sous couvert d’une pseudo-modernisation d’inspiration libérale, qui paraît pourtant d’un autre âge, on continue à s’attaquer à notre statut, en le rendant responsable d’une partie des graves maux dont souffre l’école. Il est vrai que cela arrange un grand nombre de réformateurs de confondre les causes et les conséquences en matière de politique éducative. Car c’est bien en partie du fait -il y a malheureusement bien d’autres causes-  d’un grand nombre de mesures prises récemment (et qui vont toutes dans le sens de la Cour des comptes) que notre profession souffre davantage, avec notamment la possibilité d’imposer deux heures supplémentaires, la possibilité de formation durant les congés scolaires ou encore la possibilité pour les assistants d’éducation de nous remplacer.

Alors que le gouvernement souligne l’effort financier effectué à notre égard, alors que nous allons tous pouvoir -on est prié de ne pas rire- renouveler l’intégralité de notre matériel informatique dès le début de cette année (la prime informatique de 150 euros est reconduite, le ministère ayant osé écrire l’an dernier qu’elle nous permettrait en 2 ans de nous équiper à neuf d’un ordinateur, d’une imprimante et même de logiciels!), il est urgent de relayer un rapport du Sénat publié en novembre. Le constat est clair : les enseignants français ont perdu entre 15 et 25 % de rémunération sur les 20 dernières années. Leur salaire est inférieur à la moyenne européenne et leur temps de travail supérieur. Le constat des sénateurs rejoint en la matière les travaux de l’OCDE : « En France, les enseignants passent 900 heures en classe alors que la moyenne européenne est de 738 heures ».

Certes, on pourrait nous objecter les efforts financiers sur les collègues les plus jeunes avec la prime d’attractivité. Mais la mastérisation est aujourd’hui exigée pour l’entrée dans le métier et, selon les dernières données du ministère, un enseignant de moins de 30 ans ne perçoit aujourd’hui qu’1,2 fois le SMIC. Si les sénateurs ont relevé des efforts d’augmentation (efforts dont certains dans la profession n’ont ressenti nul effet !) sous les deux dernières présidences (Macron, Hollande), c’est pour souligner qu’ils ont été inférieurs à la moyenne européenne et que la grille salariale freine l’attractivité vers notre métier (pour une fois que ce n’est pas nous qui l’écrivons !). A l’opposé d’une Haute Cour dont les membres devraient être obligés de venir voir, ne serait-ce que quelques heures, ce qu’est enseigner aujourd’hui dans la plupart des situations, les auteurs du rapport sénatorial, beaucoup mieux inspirés, appellent donc à une revalorisation de nos métiers. Nous ne pouvons qu’aller dans leur sens.  Mais il faudra le faire vite, sous peine de ne plus voir de jeunes se diriger vers ce métier sinistré. 

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