Le rapport annuel de la médiatrice de l’Éducation nationale et de l’enseignement supérieur témoigne des ratés de notre institution. En 2023, la médiation a été saisie à plus de 20 000 reprises (par les usagers à 77 % et les personnels à 23 %), chiffre en progression de 42% en 5 ans ! Qu’en retenir ?
Les domaines de saisine par les personnels sont notamment les questions financières (29 %), la carrière (21 %), les affectations et mutations (15%), les relations professionnelles (13%) et le recrutement (11%).
La médiatrice note qu’« un sentiment d’essoufflement et d’insécurité s’exprime chez un certain nombre d’agents […] lié à l’effort considérable qu’ils ont dû fournir pour s’adapter aux réformes et aux transformations de leur environnement, et faire face à des crises multiples. ». Ce constat rejoint celui du SNALC, qui alerte : dans un contexte de crise d’attractivité des métiers de l’Éducation nationale, sécuriser les personnels devrait être la priorité du ministère, avant d’imposer de nouvelles réformes souvent bancales.
Par ailleurs, si le domaine des relations professionnelles, faisant état d’une souffrance au travail, ne se situe qu’en 4e position dans la liste ci-dessus, il est en augmentation de 78% en 5 ans. En parallèle, 30 % des réclamations des usagers concernent le domaine « enseignement et vie dans les établissements », en très forte progression (19% en 1 an; 118% en 5ans).
Or, nombre de ces réclamations témoignent de la dégradation du climat scolaire et ont un impact sur le bien-être des personnels. C’est pourquoi la médiation a centré son analyse en 2023 sur trois sujets principaux :
- Les contestations portant sur la nature et le fondement même des enseignements;
- les problématiques liées aux difficultés de mise en œuvre de l’École inclusive ;
- l’accroissement de l’agressivité, verbale ou physique, dans les relations familles/ école.
S’ensuit logiquement la recommandation de «Prendre en considération la vulnérabilité des personnels et restaurer les liens de confiance au sein des établissements». Le SNALC ne peut que souscrire et ne manquera pas de rappeler à la nouvelle équipe ministérielle ses responsabilités envers les personnels