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RENTRÉE 2024 : ENTRE STRESS ET DÉTRESSE

© Headache concept. Upset unhappy young man squeezing head with hands. People, stress, tension and migraine concept

Sans lire dans une boule de cristal, le SNALC prédit que cette rentrée sera source de stress, voire de détresse, pour une grande partie des personnels. La crise structurelle de l’Éducation nationale, sur laquelle le SNALC alerte depuis longtemps, est profonde, et quelle que soit l’équipe ministérielle qui sera en poste le 1er septembre, les dés sont jetés pour l’organisation de cette rentrée.

En premier lieu, la crise d’attractivité du métier d’enseignant perdure : encore 3185 postes non pourvus aux concours cette année. Ajoutons que tous les métiers de l’Éducation nationale sont touchés : AESH, AED, personnels administratifs, etc. Bien sûr, des recrutements de dernière minute vont comme tous les ans tenter de faire illusion, mais personne et surtout pas le SNALC n’est dupe : ce ne sont pas des adultes qu’il faut mettre en face de tous les élèves, mais des professionnels correctement formés. Une fois de plus, ce ne sera pas le cas partout, et les conditions d’enseignement pour les élèves s’en trouveront impactées.

Par ailleurs, les personnels déjà en poste sont quant à eux dans une situation qualifiée par la médiatrice de l’Éducation nationale, dans son rapport 2023, sorti cet été, de « vulnérabilité ». Elle note « un sentiment d’essoufflement et d’insécurité » et met en avant la « nécessité d’une meilleure prise en compte de la vulnérabilité de certains personnels qui souffrent d’une dégradation du climat scolaire et se sentent trop souvent mis en cause dans l’exercice de leurs missions. »

Ainsi la souffrance au travail des personnels de l’Éducation nationale, depuis longtemps dénoncée par le SNALC, est-elle de plus en plus visible : ce sont d’ailleurs les risques « psycho-sociaux » qui occupent désormais non seulement la première place du nombre de signalements sur les registres santé et sécurité au travail, mais aussi celle du nombre de déclarations de maladies professionnelles[1]. Face à cela, la médecine de prévention, réduite à peau de chagrin, ne peut efficacement remplir ses missions. Or c’est pourtant bien de la responsabilité de l’État employeur de prendre les mesures nécessaires pour assurer la sécurité de ses agents et protéger leur santé physique et mentale[2].

Le SNALC ne manquera pas de rappeler au prochain ministre cette responsabilité, car les personnels de l’Éducation nationale ne sont pas des pions mais bel et bien des êtres humains à part entière. Il est en effet vital, non seulement pour eux mais encore pour l’École et toute la société, que le prochain gouvernement mette des moyens financiers et humains conséquents dans l’amélioration des conditions de travail des personnels de l’Éducation nationale et les conditions de scolarité des élèves. L’Éducation nationale mérite des investissements ambitieux et non des coups de rabot.

En second lieu, nous rappelons le climat de violence qui tend nettement à se banaliser au sein de nos établissements. L’amplification de ce phénomène est très marquée depuis la rentrée 2023 ; il ne s’est pas passé une semaine sans que ne soit médiatisé un voire plusieurs faits de violences commises par des élèves ou des parents.

C’est pourquoi, régulièrement, le SNALC dénonce, prévient, alerte sur ce qui devient de plus en plus inadmissible et insupportable. L’École est aujourd’hui une cible et nos professions de plus en plus des métiers à risque. En octobre dernier, le meurtre de notre collègue Dominique Bernard, résonnant avec celui de l’affaire Samuel Paty, fut une véritable tragédie et un traumatisme. Se sont ensuite enchaînées à un rythme inquiétant diverses violences : empoisonnement, coups, menaces de mort…

Ce climat scolaire délétère dépasse déjà ce qu’un individu lambda pourrait accepter d’endurer dans le cadre professionnel. Cependant le SNALC constate que s’y ajoute souvent un traitement inadapté voire maltraitant de l’Institution. En effet, entre les conditions matérielles de travail qui se dégradent, les réformes qui s’enchaînent sans répit et souvent sans cohérence, les relations avec la hiérarchie voire les collègues qui s’enveniment, difficile de rester serein !

En troisième et dernier lieu, cette rentrée voit en effet se mettre en place l’application de réformes désastreuses comme celle des groupes de besoin, faite en dépit du bon sens malgré les alertes du SNALC. Mise en place de façon très inégale et complexe dans les collèges, elle démotive en priorité les enseignants de mathématiques et de français et dégrade les conditions de travail de tous. Par ailleurs, plusieurs sujets très importants comme la lutte contre le harcèlement, le rétablissement de l’autorité ou encore la sécurisation des établissements ont fait l’objet l’an passé d’annonces qui sont loin d’avoir eu des effets significatifs si tant est qu’elles en aient un jour, faute de suivi sur le long terme et de véritables moyens.

C’est pourquoi le fonctionnement observé, de façon récurrente, de notre ministère doit absolument évoluer : annonces tous azimuts puis concertations de façade, suivies de nouvelles directives à mettre en œuvre au pas de charge. Cette façon de faire, non seulement n’est pas efficace, mais pire, engendre de l’instabilité et de l’insécurité pour toute la communauté éducative. Pour le SNALC, il s’agit là de l’une des causes de l’affaissement, dans l’ensemble de la société, du respect dû à l’École. En effet, celle-ci doit proposer, aux élèves comme aux personnels, un cadre structurant et structuré, avec des repères clairs. Le SNALC attend donc de la nouvelle équipe ministérielle qu’elle commence par se donner à elle-même une méthode de travail respectueuse de l’expertise professionnelle de ses personnels et de leurs représentants.

C’est dans ce contexte difficile que le SNALC accompagne sans relâche ses adhérents que ce soit lors de ses congrès ou de manière personnalisée, grâce ses outils, sans cesse plébiscités, à l’image du dispositif exclusif de mobilité et d’accompagnement face à la souffrance au travail : mobi-SNALC. Ce dispositif éprouvé va s’enrichir cette année d’un « Parcours individuel de compétences », en complément des accompagnements déjà proposés (sophrologie, coaching, mobilité, santé-handicap).


[1] Bilan santé et sécurité au travail 2022 de l’Éducation nationale, présenté en F3SCT du CSA MEN en 2023.
[2] Cf. Code du travail, Article L4121-1.

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