La France a l’un des plus faibles taux de syndicalisation des pays de l’OCDE : le dernier recensement évaluait à 10,1 % en 2019 le pourcentage de syndiqués (7,8 % dans le privé)1. Et encore, la fonction publique d’État – dont en particulier l’Enseignement, la Formation et la Recherche – est la mieux représentée, celle qui a le mieux résisté au déclin de syndicalisation des dernières décennies. A contrario de ce déclin, le SNALC ne s’est jamais aussi bien porté. Il bat chaque année des records historiques d’adhésions ; ses résultats aux élections sont en progression constante. Alors, d’où vient cet écart ? Et quelle est la clé du succès de notre organisation ?
Un premier élément de réponse tient au financement des syndicats. En effet, si les centrales dites représentatives sont aujourd’hui complètement dépendantes des subventions publiques (voir les chiffres du Journal officiel p.6), à l’inverse les seules ressources du SNALC proviennent des cotisations de ses adhérents. Conscients de ce que nous leur devons, nous ne pouvons – ni ne souhaitons – nous éloigner des personnels et de leurs préoccupations, difficultés et besoins.
Les multiples financements accordés aux grandes centrales leur ont finalement accordé une grande indépendance… vis-à-vis des personnels qu’elles sont censées représenter. La plupart d’entre elles agissent au nom du collectif, par une sorte de procuration de l’ensemble des personnels, y compris non syndiqués. Cette vaste et virtuelle représentation s’éloigne de fait des réalités auxquelles l’adhérent est réellement confronté dans l’exercice quotidien de sa mission. Au point qu’il est aujourd’hui illusoire d’obtenir l’intervention d’un responsable syndical pour accompagner et porter les intérêts de l’agent comme le faisaient autrefois les délégués du personnel dans les entreprises. Au SNALC, nous sommes souvent contactés par nombre de collègues écœurés de leur syndicat historique, celui auprès duquel ils avaient cotisé tout au long de leur carrière sans jamais rien demander, et qui les a finalement laissé tomber quand ils en ont eu besoin. En adhérant alors au SNALC, nos collègues adhèrent avant tout à cette idée qu’il existe encore des femmes et des hommes prêts à s’engager pour les accompagner et défendre le respect de leur personne et de leurs droits, sur leur lieu de travail, dans la confrontation concrète de leurs réalités, et non par des manœuvres visant à sacrifier le camarade au nom d’un intérêt prétendument collectif.
Certains syndicats monopolisent pourtant la parole depuis des décennies, votre parole, votre voix : celle qu’ils recueillent la plupart du temps à la faveur de leur notoriété, des moyens qu’ils dépensent dans leur communication, de leur proximité avec les réseaux d’influence, médiatiques, politiques, associatifs…
Dans ce paysage, le SNALC détonne. Par l’article premier de ses statuts qui martèle son indépendance financière, politique, confessionnelle. La plupart de ses effectifs sont constitués de bénévoles, militants convaincus par notre conception d’un syndicalisme consacré à des questions exclusivement professionnelles, personnels désireux de soutenir à leur tour le syndicat qui les a soutenus.
Le SNALC, ce sont ces femmes et ces hommes qui sont vos collègues, dans les établissements et les services, qui se heurtent aux mêmes difficultés que vous, qui ont à cœur de défendre la qualité du métier qu’ils ont choisi, qui ont une haute estime et un grand respect pour l’École de la République et les personnels qui l’incarnent.
Car le SNALC, c’est aussi un syndicat qui a su évoluer en intégrant à sa réflexion tous les personnels (professeurs, mais aussi administratifs, AESH, contractuels, PE…) sans rien sacrifier de ses fondamentaux : défense absolue de la liberté pédagogique, vigilance sur la laïcité, attachement à un enseignement exigeant et bienveillant. Conscient de la paupérisation croissante et de la dégradation des conditions de travail dans notre ministère, notre syndicat s’est mobilisé pour proposer des initiatives innovantes (Mobi-SNALC, Avantages-SNALC, partenariat avec la GMF) sans négliger la nécessaire lutte collective sur les points cruciaux de la défense du métier.
Au SNALC, notre conviction est forte : le rôle éminent des personnels de l’Éducation nationale doit être défendu. Avec en ligne de mire un objectif : donner à tous les élèves de notre pays la possibilité d’accéder à un haut niveau de connaissance et d’être portés au plus haut de leurs capacités.
Si vous pensez qu’il n’y a plus grand-chose à attendre « des syndicats », faites un pas vers le SNALC et décidez de ce que devrait être un syndicat, votre syndicat.