Durant quatre jours, du 12 au 15 mai 2025, le SNALC a tenu son congrès national de réflexion à Beaune, réunissant des représentants de toute la France dans une ambiance à la fois studieuse et chaleureuse. Dans un cadre magnifique, et grâce à une organisation exemplaire assurée par la section académique de Dijon, les échanges ont été riches, concrets, et plus que jamais ancrés dans la réalité du terrain.
Car si ce congrès était tourné vers l’avenir, il ne s’agissait pas de produire de nouveaux slogans. Il s’agissait de parler vrai. De dire ce que nous voyons. Et surtout de rappeler que le SNALC n’est pas un syndicat parmi d’autres : il est un syndicat indépendant, qui ne vit que grâce à ses adhérents et qui travaille pour eux. Pas de subventions. Pas d’allégeance. Juste l’engagement de défendre celles et ceux qui font fonctionner l’École, souvent dans des conditions intenables.



Défendre les personnels, pas les dispositifs
Dès l’ouverture du congrès, les interventions ont souligné le rôle central du SNALC dans la défense des personnels et de leurs statuts, à l’heure où l’administration multiplie les dispositifs sans concertation. L’accent a été mis sur la représentativité syndicale, que seule la participation aux élections professionnelles permet de garantir. Et sur ce point, chaque adhérent compte : pour voter, pour faire voter, pour faire entendre une voix différente, libre et lucide.



Pédagogie, réformes et liberté professionnelle
Les débats ont ensuite abordé les évolutions pédagogiques récentes. Le SNALC a rappelé ses avancées concrètes dans les programmes scolaires, notamment en mathématiques et en français, mais aussi son combat pour un enseignement fondé sur les savoirs plutôt que sur des “compétences” vides de sens.
Il a été largement question de liberté pédagogique, remise en cause par une gestion de plus en plus verticale et prescriptive. Concernant la formation initiale, les interventions ont alerté sur les risques de la réforme actuelle (concours en L3, formation rémunérée, obligation de rester quatre ans après titularisation), en soulignant les contradictions des textes officiels. Là encore, le SNALC a su faire entendre sa voix pour protéger les personnels et limiter les effets les plus absurdes.


Inclusion : une urgence de lucidité
Au sujet de l’inclusion scolaire, le congrès n’a pas fait dans le politiquement correct. Le constat est sans appel : mutualisation à outrance, surcharge des enseignants, absence de formation réelle, précarité des AESH, manque de places en structures spécialisées… On parle d’inclusion, mais on abandonne élèves, personnels et familles.
Le SNALC refuse d’être complice de ce naufrage organisé. Il demande des classes à effectif réduit, une formation digne de ce nom, et une vraie reconnaissance de la complexité du travail quotidien. Il défend l’idée d’une inclusion raisonnée, humaine et soutenable, et non d’un principe vidé de son sens.


Enseigner, ce n’est pas se justifier
L’intervention de Maître Stéphane Colmant, avocat du SNALC, a marqué les esprits. Il a décrit une réalité que de nombreux collègues connaissent trop bien : celle d’un métier sous surveillance permanente, où un mot, un regard ou une appréciation peuvent devenir source de plainte, de convocation, de sanction.
Face à cette judiciarisation de la pédagogie, le SNALC est clair : enseigner ne doit pas signifier se défendre. Nous défendrons toujours la liberté pédagogique, et nous serons aux côtés des collègues injustement mis en cause. Non, un enseignant n’a pas à s’autocensurer. Non, un parent d’élève n’a pas tous les droits. Et oui, vous avez des recours.



Conditions de travail : dire enfin les choses
Rémunérations en berne, climat scolaire dégradé, santé au travail, départs non remplacés, effectifs trop chargés, injonctions contradictoires… Toutes ces réalités ont été évoquées, sans fard. Le SNALC refuse de parler de “conditions d’exercice” : il parle de conditions de travail. Parce que c’est bien cela qu’il s’agit de défendre.
Des interventions ont porté sur la fin de carrière, la reconnaissance réelle des missions, la protection fonctionnelle, l’accès à la culture pour tous les élèves. En somme, une vision cohérente, sociale et respectueuse du service public.



Un syndicat pour aujourd’hui. Et pour demain.
Du numérique à l’intelligence artificielle, des revendications salariales aux enjeux pédagogiques, des droits des AESH à la liberté des professeurs des écoles, toutes les thématiques ont été abordées avec une seule ligne : celle de la clarté.
Le congrès a été présidé du premier au dernier jour par Jean-Rémi Girard, président national du SNALC, garant de la cohérence des travaux comme de la liberté de ton.
Un grand merci à l’académie de Dijon et à son président Maxime Reppert pour l’organisation irréprochable de ce congrès, dans un esprit à la fois rigoureux, fraternel et efficace.




Le SNALC n’est pas là pour plaire à l’administration. Il est là pour être utile. Et cela ne se fait qu’avec vous. Vous, adhérents, sympathisants, collègues sur le terrain.
Parce que nous sommes indépendants, nous avons cette liberté. Et parce que nous sommes lucides, nous avons cette responsabilité.



