Des annonces importantes ont été communiquées à la presse le 16 octobre dernier par le ministère de l’Éducation nationale concernant la revalorisation de plus de 100 000 professeurs en milieu de carrière d’ici 2027, avec des augmentations mensuelles qui s’élèveraient entre 150 et 350 € net. Cependant, ces chiffres n’ont pas été annoncés en réunion, ce qui suscite des doutes et des questions : d’où viennent-ils ? Serait-ce un passage accéléré à la hors classe ?
En s’appuyant sur les données actuelles des promotions, incluant notamment les professeurs agrégés parmi les enseignants du second degré et les professeurs des écoles, une projection sur les années 2025 à 2027 suggère effectivement plus de 100 000 promotions vers la hors classe. Notons que le montant de l’augmentation varie fortement entre ces corps : pour les agrégés, elle va de 0 € à 234 €, tandis que pour les autres enseignants, elle s’étend de 104 € à 350 €, maximum atteint par les seuls enseignants du 11e échelon, hors agrégés, avec plus de 2,5 ans d’ancienneté dans l’échelon.
Or, la communication ministérielle semble omettre volontairement les agrégés, pour lesquels l’augmentation peut être nulle, ainsi que les rares promotions accordées aux enseignants du 9e échelon, qui ne reçoivent qu’une augmentation de 104 €. La piste pour comprendre le message du ministère serait donc uniquement d’accélérer l’accès à la hors classe.
Lors de discussions bilatérales, la possibilité d’élargir l’éligibilité des promotions au 8e échelon avait été évoquée, mesure substantiellement bénéfique qui nécessiterait plusieurs conditions pour le SNALC :
- Le rapport entre promouvables et promus (PRO/PRO) doit rester inchangé pour garantir plus de promotions ;
- La promotion au 11e échelon devrait devenir une exception plutôt que la norme. Accélérer l’accès à la hors classe sans modifier ce paramètre réduirait l’intérêt de la mesure ;
- Enfin, il est crucial de réintégrer les professeurs agrégés dans les objectifs de revalorisation salariale. Sinon, la réforme risque d’aggraver les inégalités entre les différents corps enseignants.
Dans un contexte où l’Éducation nationale dispose de marges budgétaires limitées, il semble que l’unique option pour améliorer les salaires soit l’accélération du passage à la hors classe, faute de pouvoir ajuster les grilles indiciaires. Cependant, une telle mesure, si elle n’est pas accompagnée d’une augmentation du nombre de promotions, n’aura qu’un impact très limité.