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ArrĂȘter la mascarade des examens nationaux

En s’attaquant au sujet du brevet des collĂšges, le Ministre mĂšne une opĂ©ration de dĂ©minage intĂ©ressante sur le niveau des Ă©lĂšves en fin de 3e. Le SNALC a dĂ©jĂ  dĂ©noncĂ© cette mascarade qu’était devenu le passage de cet examen ces derniĂšres annĂ©es.

Cependant, la mesure annoncĂ©e de ne plus gonfler artificiellement les notes des Ă©preuves dans le dos des correcteurs est bien insuffisante. D’autres bricoles utilisĂ©es tous les ans pervertissent bien plus le fonctionnement de cette Ă©preuve.

 

Il suffit que notre Ministre prenne quelques instants pour observer la façon dont sont actuellement rĂ©digĂ©es les Ă©preuves. En histoire-gĂ©ographie-EMC par exemple, il se rendrait alors rapidement compte qu’un Ă©lĂšve obtient presque automatiquement la moyenne (25 points sur 50) sans aucune connaissance : une bonne partie du nombre ridicule de questions n’exige que de prĂ©lever des informations dans des documents, avec Ă  chaque fois, un nombre ahurissant de points Ă  glaner. A ces exercices d’une facilitĂ© confondante, s’ajoutent des consignes de correction d’une grande clĂ©mence. Les correcteurs s’entendent dire tous les ans :

  • qu’il ne faut pas pĂ©naliser l’orthographe ni l’expression Ă©crite, ni la syntaxe, etc, mĂȘme lorsque la copie n’est qu’un gloubi-boulga impossible Ă  dĂ©chiffrer au lieu d’un texte avec un minimum de cohĂ©rence et de raisonnement ;
  • que la propretĂ© d’une tĂąche cartographique est secondaire mĂȘme lorsque le travail est sale, raturĂ© et coloriĂ©e au stylo, sans rĂšgle.

 

Le pompon de cette mascarade revient Ă  ce que la hiĂ©rarchie nomme la « correction glissante » : si un Ă©lĂšve se trompe en rĂ©pondant Ă  la question 2 mais que sa rĂ©ponse fausse correspond finalement Ă  la rĂ©ponse de la question 5, alors il faut lui attribuer tous les points ! N’oublions pas enfin la gĂ©nĂ©reuse distribution de « points bonus » lorsque l’élĂšve a des connaissances ou Ă©crit correctement ; bref lorsque sa copie correspond Ă  ce qui devrait ĂȘtre Ă©rigĂ© comme une norme pour des Ă©lĂšves de 15 ans ayant passĂ© environ douze annĂ©es sur les bancs de l’école.

 

Le rĂ©sultat de ces largesses ? ces examens nationaux – et le baccalaurĂ©at n’y Ă©chappe pas – ne se prĂ©occupent finalement plus d’évaluer la capacitĂ© des Ă©lĂšves Ă  passer Ă  l’échelon supĂ©rieur de leur scolaritĂ© ni de valider des acquis solides Ă  des Ă©tapes-clĂ©s de leur scolaritĂ©. Ils ne sont plus des rituels de passage formateurs et Ă©mancipateurs mais des actes automatiques, banals, sans aucune Ă©paisseur et donc sans valeur.

 

Redonner de la valeur à ces examens nationaux demande donc bien plus que ce premier petit pas engagé dans le bon sens par M. Attal. Afin que des cohortes de jeunes évitent de débarquer au lycée ou dans le supérieur bien mal armés, il faudra aller plus loin dans la réforme des examens nationaux et suivre en cela toutes les recommandations que le SNALC soutient, en replaçant le mérite par le travail au centre du systÚme scolaire.

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