Depuis des années, les méthodes d’apprentissage dites « actives », égrenées en litanie par des spécialistes auto-proclamés, prévalent dans l’Éducation nationale. Ainsi, se sont démultipliées les activités pédagogiques pour que les élèves se sentent les seuls maîtres dans la construction de leurs propres savoirs. Avec force utilisation de termes « progressistes » (polyvalence, inversion, transversion etc), l’Éducation nationale a peu à peu demandé aux professeurs de faire autre chose que de transmettre des connaissances.
La plus importante des conséquences de ce nouveau primat a été la réduction du métier de professeur au rôle d’animateur, ce que le SNALC a toujours dénoncé. Dès lors, la mission principale de l’enseignant a été totalement dénaturée. De transmetteur, il est devenu une sorte d’éducateur multicartes dans une communauté éducative dans laquelle il a été placé à l’égal de ses élèves. La transmission, qui place l’enseignant en position d’autorité par rapport aux élèves, a été bannie et remplacée par l’animation de cours avec strass et paillettes par des acteurs devant tenir leur public en haleine.
Autrefois, le métier de professeur relevait d’une définition limpide, acceptée et exigée même par toute la société française. On enseignait pour instruire. On enseignait pour faire acquérir par le biais de méthodes éprouvées la connaissance, la réflexion et l’esprit critique sur le temps long. Tel un passeur, le professeur formait patiemment l’esprit de ses élèves en développant progressivement leurs aptitudes intellectuelles et physiques, tout en leur inculquant des principes moraux universels. Inutile de préciser que cette transmission des savoirs mettait de fait en œuvre l’émancipation à l’égard des déterminismes économiques, géographiques et culturels. Cette mission a depuis été méprisée et ce discours a été remplacé par un mouvement général de remise en cause de la valeur du savoir et de la culture et par l’édification d’une doxaimplacable et culpabilisante, à laquelle il faut impérativement obéir. Mais, aujourd’hui, ce sont des arguties auxquelles les professeurs ne croient plus.
Le SNALC défend comme mission première du professeur celle de la transmission des savoirs et réaffirme sa conception exigeante de l’enseignement reposant sur des contenus solides. L’école est un lieu de transmission des savoirs et d’intégration sociale. En redevenant des vecteurs de connaissances et de questionnements, les professeurs pourraient pousser chacun de leurs élèves au maximum de leurs capacités en les faisant jouir, à leur niveau, de connaissances et compétences affermies, reconnues et valorisées. Ils rallumeraient ainsi l’ascenseur social en panne depuis trop longtemps dans notre pays, tout en regagnant pour eux-mêmes considération et estime dans notre société.