La voie professionnelle est sans doute la partie du système scolaire qui a été la plus touchée par les modifications de ces dernières années.
Dès la suppression d’une année d’étude pour l’obtention du baccalauréat, le SNALC avait alerté sur la baisse prévisible des acquis des élèves tant du point de vue professionnel que du point de vue de la culture dite générale.
Les modifications intervenues depuis n’ont fait qu’empirer la situation.
Ainsi, les mentions complémentaires devenues certificats de spécialisation visant à améliorer les compétences professionnelles se sont multipliées, mais sans que leur soit associé un niveau de qualification supérieur. Certains élèves de la voie professionnelle suivent donc une année supplémentaire après le dernier diplôme obtenu tout en conservant le même niveau de recrutement correspondant à ce diplôme. Sachant que les certificats de spécialisation les plus recherchés sont accessibles aux bacheliers généraux ou technologiques et aux adultes de moins de 30 ans via l’apprentissage, les diplômés de la voie professionnelle pâtissent d’un double effet d’éviction parfaitement injuste, à la fois lors de l’entrée en formation et lors de l’accès à l’emploi.
Il faut ajouter que le diplôme a été dévalorisé par la généralisation des épreuves en CCF qui rognent par ailleurs sur le temps d’enseignement et alourdissent la charge de travail des professeurs ?
Enfin, comment ne pas parler du fameux parcours en Y qui a complètement planté les lycées professionnels en fin d’année avec un absentéisme allant jusqu’à 90 % ?  Malgré ce dysfonctionnement majeur, le Ministère a prévu, pour cette année scolaire, d’en redéployer une nouvelle version sans corriger le code source à l’origine du plantage.
Le SNALC demande que le Ministère rouvre les négociations afin de revenir sur tous ces dysfonctionnements et de d’élever réellement le niveau de qualification, de connaissance et de compétences de jeunes qui méritent un meilleur avenir. Cela devra nécessairement s’accompagner d’une vraie réflexion – enfin – sur tous les moyens à mettre en œuvre, dans l’amont, avec l’orientation, comme dans le fonctionnement des CAP et baccalauréats professionnels, pour que les termes « voie de l’excellence » cessent d’être un vœu pieux.





