Ces deux dernières années, le ministère a rénové les programmes du cycle 1 au cycle 3. Or, il suffit de consulter les programmes de français ou de mathématiques, voire les projets de programmes de langues vivantes pour se rendre compte qu’ils ont tous les mêmes défauts.
Dès la prise en main, une constatation s’impose : ces programmes ne maîtrisent pas l’art de la synthèse et il faut désormais des dizaines de pages pour exprimer ce qui aurait pu tenir en une seule.
Outre les redondances, les fichiers sont en effet alourdis par des données inutiles qui ralentissent la lecture ou pire encore, ajoutent des contraintes aux professeurs, sans profit pour les élèves :
- une colonne de droite intitulée « exemples de réussite » donne des explications qui relèveraient plutôt de documents d’accompagnement ou explique aux professeurs quelles activités mettre en œuvre dans leurs classes ;
- des points de vigilance précèdent chaque partie des programmes de français pour s’assurer que les professeurs enseignent bien comme le Ministère le souhaite.
Pour le SNALC, ces précisions qui alourdissent les programmes sont également inacceptables lorsqu’elles se présentent comme impératives. Les programmes ont vocation à définir les contenus à enseigner, pas les modalités de leur transmission qui relèvent de l’expertise du professeur seul à même d’adapter sa pédagogie aux besoins de ses élèves. Il ne faudrait pas en outre que ces prescriptions intempestives deviennent opposables pour des parents procéduriers qui en viendraient à reprocher au professeur de ne pas employer exactement la méthode mentionnée dans les documents officiels.
Pour le SNALC, il faut que le Ministère ait confiance en ceux qui le font fonctionner, chaque jour, par leur professionnalisme et leur investissement pour la réussite de leurs élèves. Sans cela, les programmes ne vont pas tourner mais planter.





