Si le ministère se félicite d’une nouvelle étape dans la revalorisation des AESH pour la rentrée 2023, et ce dans la continuité des précédentes mesures d’amélioration des conditions d’emploi et de rémunération, le SNALC ne saurait se satisfaire des ajustements mis en œuvre.
Certes, une nouvelle grille indiciaire entre en application à partir du 1er septembre 2023, une indemnité de fonctions est créée pour tous les AESH, et l’indemnité versée aux AESH référent(e)s est revalorisée.
Cependant, même en les cumulant, ces hausses sont très insuffisantes, d’autant plus pour des AESH, dans leur très grande majorité, à temps incomplet.
En effet, l’indice majoré de l’échelon 1 passant de 361 à 366, soit 5 points de plus, c’est un supplément de traitement de 24,61€ brut pour un temps complet, et seulement 12€ net mensuel pour la quotité travaillée la plus fréquente (62% ou 24 heures hebdomadaires d’accompagnement).
Par ailleurs, il faut noter la disparition des 10 points d’indice majoré d’écart entre les échelons du début de la grille : seulement 4 points entre le 1er et le 2ème échelon, 5 points entre le 2ème et le 3ème échelon, ainsi qu’entre le 3ème et le 4ème échelon.
Enfin, avec un indice majoré débutant à 366 (puis 371 au 1er janvier 2024), cette nouvelle grille rencontrera très vite les mêmes écueils et effets pervers que celle en vigueur depuis septembre 2021, à savoir un écrasement des premiers échelons dû aux augmentations récurrentes du SMIC et un maintien des AESH dans la pauvreté. Le SNALC continue à demander un relèvement significatif de l’indice majoré minimum, équivalent à l’indice plancher des agents de catégorie B, et un avancement accéléré en début de grille.
Concernant l’indemnité de fonctions, si son montant brut annuel est de 1529€ pour un temps complet, soit 127,41€ brut par mois, cette indemnité sera de seulement 947,98€ brut par an (79€ brut, soit 63€ net mensuels) pour une quotité travaillée de 62%.
Cette indemnité étant un forfait, son pouvoir d’achat sera très vite amputé par la hausse des prix, puisqu’elle n’est pas indexée sur l’inflation. Au-delà de l’ébahissement de verser une indemnité de fonctions pour exercer la fonction d’AESH, le SNALC la perçoit comme une supercherie !
Ainsi, pour une quotité travaillée de 62%, le salaire brut d’un ou d’une AESH débutant(e) passera donc de 1101,81€ brut en août 2023 à 1196,07€ en septembre 2023, ce qui correspond à une hausse de 8,5%. Nous sommes donc bien en dessous de la promesse des 10% d’augmentation salariale pour la rentrée 2023…
Pour un ou une AESH à l’échelon 2, la hausse sera de 9,6%. Là non plus, la promesse n’est pas tenue…
Enfin, si l’indemnité versée aux AESH référents passe de 600€ à 660€ brut/an, c’est effectivement une hausse de 10%, mais pour le SNALC, son montant reste beaucoup trop faible, compte tenu des missions et responsabilités attachées à cette fonction.
Pour le SNALC, les AESH restent privés d’un vrai salaire !
Heureusement, à ces différentes « mesures Éducation nationale », s’ajouteront les 5 points d’indice, pour tous les agents publics au 1er janvier 2024 et la prime de pouvoir d’achat exceptionnelle versée avant la fin de l’année 2023 (Cf. décret 2023-702 du 31 juillet 2023).
Côté contrats, et conformément à l’article 1 de la loi 2022-1574 du 16 décembre 2022 et au décret 2023-597 du 13 juillet 2023, à partir du 1er septembre 2023, les AESH ayant au moins 3 ans d’ancienneté de CDD au 31 août 2023 pourront signer un CDI.
Pour le SNALC, un CDI reste de la contractualisation et ne permet pas une sortie de la précarité.
Pour le SNALC, les AESH restent privés d’un vrai statut !
Pour conclure, en 2023/2024, le SNALC poursuivra son combat pour un statut de fonctionnaire et un salaire décent pour les AESH, des personnels sans lesquels il n’y aurait pas d’école inclusive !