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Les AESH deviendraient des éducateurs spécialisés…

En cette fin d’année scolaire, l’abandon du regroupement des fonctions des AESH et des AED pour créer un métier d’accompagnant à la réussite éducative (ARE) et le retour d’un financement par l’Education nationale de l’accompagnement sur le temps méridien des élèves en situation de handicap (ESH) constituent deux bonnes décisions pour les AESH.

En effet, la fusion AED – AESH allait à l’encontre d’une professionnalisation des AED d’une part, des AESH d’autre part et d’une reconnaissance de leurs fonctions respectives.

Quant à une prise en charge financière par l’État des AESH accompagnant des ESH pendant la pause déjeuner, elle devrait permettre à beaucoup d’AESH d’en finir avec le multi-employeur sur cette plage horaire, d’accroître leur quotité travaillée au sein de l’Éducation nationale et in fine leur rémunération, à partir de septembre prochain.

Toutefois, il ne faudrait pas que ces deux mesures masquent ou fassent oublier les dispositifs qui sont progressivement en train de se mettre en place, et ce dès la rentrée scolaire de 2024, à titre expérimental dans quatre départements (Aisne, Côte-d’Or, Eure-et-Loir et Var), à savoir les pôles d’appui à la scolarité (PAS).

Non seulement, les PAS pourraient remplacer les PIAL – le conditionnel est de rigueur puisque les PAS ne sont pas encore légalement généralisables sur tout le territoire même si un projet de loi devrait être déposé fin 2024 en ce sens afin de pouvoir créer 3000 PAS d’ici 2027 – mais traduisent surtout un changement de paradigme, c’est-à-dire le passage de la compensation à l’accessibilité.

La compensation passe par l’accompagnement humain, reposant sur les AESH, tandis que l’accessibilité (au bâti, aux fournitures scolaires, au numérique, à la pédagogie… en les adaptant) repose sur une batterie de dispositifs (ULIS, dispositifs d’autorégulation ou DAR, livret de parcours inclusif ou LPI, matériel pédagogique adapté ou MPA…).

Par ailleurs, les PAS sont censés définir, coordonner et assurer la mise en œuvre des réponses de premier niveau, qui au-delà de toutes les formes d’adaptation et de la possibilité de prescrire une aide humaine sans attendre une décision éventuelle de la CDAPH1, feraient entrer le médico-social dans les murs de l’école, réduisant de facto le nombre de notifications MDPH.

Si nos responsables politiques nous vendent l’accessibilité comme premier facteur de réussite des élèves en situation de handicap, on comprend aisément la finalité de l’acte II de l’école inclusive : faire mieux, car incontestablement l’inclusion scolaire, notamment dans sa version « PIAL », est un échec pour tous (élèves et personnels), mais surtout à moindre coût pour l’Etat, avec moins de notifications, surtout individuelles, et moins d’AESH. Crise du recrutement oblige…

Est-ce une des raisons pour lesquelles le gouvernement a annoncé, lors du comité interministériel du handicap (CIH)2 du 16 mai dernier, un « plan d’action métier pour les AESH », visant à construire des carrières professionnelles et à valoriser les acquis de l’expérience pour accéder au métier d’éducateur spécialisé au sein de l’institution ?

Plan qui sera concerté par le ministère de l’Éducation nationale avant l’été, puis suivi d’une loi d’ici la fin de l’année 2024.

Sans plus d’informations, le SNALC réserve son avis sur ce projet. Les prochaines réunions ministérielles consacrées aux AESH permettront peut-être d’en savoir plus…

En attendant, sachez que le SNALC défend toujours une réelle avancée pour les AESH : un vrai métier sous statut de la fonction publique, dignement rémunéré, avec des perspectives de carrière mettant fin à des années de précarité, de manque de formation, d’absence de reconnaissance et de souffrance au travail !

1. Commission des droits et de l’autonomie des personnes handicapées

2. Dossier de presse – CIH du 16 mai 2024

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