Dans le domaine informatique, lorsqu’un programme est mal conçu, truffé de lignes de code susceptibles de provoquer des bugs ou d’entrer en conflit avec d’autres logiciels, les concepteurs ont l’intelligence de ne pas le commercialiser.
L’Éducation nationale n’a malheureusement pas la même clairvoyance.
Ainsi, après la loi de 2005, l’inclusion scolaire s’est développée dans notre institution. Le SNALC a alors été le seul à affirmer que, telle qu’on voulait la mettre en place, elle ne fonctionnerait pas, quand beaucoup préféraient s’aveugler comme devant une trouvaille visionnaire à la Steve Jobs.
Nous avons osé dire que décréter l’inclusion avec pour véritable objectif de réduire les places en médicosocial sans créer ni adapter les structures nécessaires, relevait non seulement de l’erreur, mais même d’une forme de cynisme.
Depuis, l’inclusion s’est installée telle qu’elle avait été pensée, sans la moindre remise en question de la part du Ministère. Elle repose sur des enseignants non formés auxquels on confie des missions contradictoires, et sur des AESH tout aussi insuffisamment formés, précarisés et sous-payés faute de statut. La conséquence ? Des élèves « inclus » qui ne le sont qu’en apparence, en souffrance dans des classes où leurs camarades subissent eux aussi les effets d’un dispositif mal conçu.
Le problème, c’est que la version 3.0 du système, avec les PAS, promet d’aller encore plus loin tout en aggravant les problèmes d’incompatibilité. Les AESH devraient en principe rester auprès des élèves en situation de handicap, toujours sans moyens suffisants, mais l’inclusion devrait désormais concerner tous les élèves à besoins éducatifs particuliers – vaste programme ! – en intégrant divers acteurs du médicosocial amenés à travailler avec les professeurs, CPE, Psy-EN.
Personne n’est réellement capable d’expliquer ce que sont les PAS, mais pour leurs concepteurs, c’est forcément une avancée formidable. Le SNALC, lui, demande, de prendre le temps de réfléchir avant de lancer cette nouvelle version et de travailler enfin à la création d’une application fonctionnelle.





