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Rendre au métier son attractivité… Vraiment ?

Au sein des hautes sphères du gouvernement, les termes « historique » et « réforme » semblent avoir trouvé une résidence permanente, surtout lorsqu’il s’agit de peindre les récentes politiques d’éducation avec les couleurs de la grandeur. Pourtant, le SNALC, avec un œil critique et les pieds bien ancrés dans la réalité des salles de classe, rappelle qu’il y a loin de la coupe aux lèvres. En effet, alors que l’administration clame haut et fort ses « succès », le tableau est loin d’être aussi reluisant.

Le 3 juillet 2023, une réunion ministérielle dévoile les détails du Pacte Enseignant. Ce pacte, surtout pour les voies professionnelles, semble construire des murs plutôt que des ponts, avec des missions aussi floues qu’inappropriées. En outre, la politique du « travailler plus pour gagner plus » ainsi introduite ne fait qu’accentuer une stigmatisation des collègues sans adresser les véritables racines du problème. Si cela devait être un film, il serait sans doute classé comme une tragédie…

Poursuivant cette mise en place discutable, le ministère a décidé de sabrer le budget de l’Éducation nationale de 700 millions d’euros. Une décision ironique quand on sait que dans le même temps, des fonds sont gaspillés dans des projets comme le Service National Universel ou l’expérimentation de l’uniforme scolaire. En somme, économiser sur l’essentiel tout en dépensant pour l’accessoire.

Pour souligner l’ampleur du désastre annoncé, les résultats des concours montrent une pénurie d’admissibles criante, avec, par exemple, seulement 101 admissibles pour 245 postes en allemand. Un manque à gagner en termes de compétences et d’expertise pour l’avenir de nos élèves. Et que dire de la suppression de 2500 postes, qui ne peut que dégrader encore plus les conditions de travail déjà précaires.

Les enjeux cruciaux tels qu’une rémunération juste, censée refléter le niveau de formation et de responsabilité, semblent être perpétuellement relégués au second plan et les promesses d’une revalorisation s’évaporent devant les faits. Ces augmentations se traduisent par un modeste supplément mensuel de 92 à 96 euros pour 66% de la profession. L’effet de ces augmentations qualifiées d’historiques est aussi mince que la patience des collègues est mise à rude épreuve. Pire encore, M. Stanislas Guérini, le ministre de la Fonction publique, a récemment assuré qu’aucun coup de pouce ne serait envisagé pour 2024, dans un contexte où l’inflation continue de grignoter impitoyablement le pouvoir d’achat.

Dans le même esprit, le « choc des savoirs », promu par Gabriel Attal, ajoute encore à la dissonance entre les ambitions affichées et la réalité du terrain. Ce « choc », plutôt que de revitaliser l’enseignement, semble plutôt brutaliser les conditions de travail et l’expérience d’apprentissage des élèves. En insistant sur des restructurations mal conçues et précipitées, cette réforme introduit un chaos où la cohérence pédagogique devrait régner. Entre des groupes mal ajustés et des emplois du temps fragmentés, les enseignants se retrouvent à jongler non pas avec des savoirs enrichissants mais avec des défis logistiques qui épuisent et démoralisent. En fin de compte, le véritable « choc » est peut-être l’écart entre les effets promis et les turbulences générées sur le terrain.

Finalement, alors que le gouvernement dresse un portrait flatteur de ses initiatives, le constat est beaucoup moins glamour, fait de contradictions et de mesures superficielles. Loin de redonner de l’attractivité, ces décisions semblent plutôt creuser un fossé entre promesses et réalité. Et pendant que les politiques parlent, les enseignants, eux, vivent au quotidien les conséquences de ces « réformes historiques » qui risquent de passer à l’histoire pour de mauvaises raisons.

Le SNALC persiste dans son appel à une action immédiate et substantielle, non seulement pour redresser les salaires, mais également pour redonner au métier d’enseignant le respect et la valeur qu’il mérite. Sans changement de cap, les promesses du ministère risquent de rester ce qu’elles sont actuellement : des mots évaporés avant même d’avoir pu prendre forme.

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