Communiqué de presse du SNALC Lyon
Les assistants d’éducation (AED) de l’académie de Lyon sont désormais soumis à un nouveau protocole de traitement des demandes de suppléance, mis en place à cette rentrée.Â
Ce protocole qui vise théoriquement à « garantir la continuité du service vie scolaire en cas d’absence prolongée, encadrer les conditions de suppléance pour une gestion équitable et transparente, prioriser les suppléances selon des critères objectifs et partagés » est complètement ubuesque. En effet, la suppléance d’un AED absent pourra être accordée à partir de 14 jours consécutifs d’absence.
En deçà de ces 14 jours dits de carence, aucun moyen de suppléance ne sera délégué, et l’établissement devra organiser la continuité du service avec les moyens vie scolaire à sa disposition, notamment par la mise en œuvre de l’annualisation du temps de service des AED.
Dans les faits, c’est la mise en place d’une réelle dégradation des conditions de travail des AED et des CPE.Â
Les AED assurent déjà  41 heures hebdomadaires. On demande d’utiliser des moyens en interne et d’annualiser les services. Cette annualisation des temps de service a toujours rencontré l’opposition du SNALC. En effet, qui dit annualisation dit flexibilité, contraintes, voire pressions sur les collègues. Cela contraindrait les AED à changer sans cesse d’emploi du temps, ce dernier étant alors à géométrie variable. Si on leur demande de faire plus d’heures durant une ou deux semaines, sans pour autant les rémunérer en heures supplémentaires, cela signifie qu’ils devront faire moins d’heures sur les semaines suivantes, désorganisant ainsi et la vie des établissements et la vie des AED qui deviennent corvéables à merci.
Le problème initial n’est que déplacé, mais la dégradation des conditions de travail est réelle pour tous. Ceci est d’autant plus scandaleux que les textes prévoient, pour toute modification d’emploi du temps, 7 jours de préavis. Les AED, comme les autres catégories de personnel, n’ont donc pas à se voir imposer un emploi du temps du jour au lendemain !Â
Chaque absence met une pression supplémentaire sur les équipes : avec un ou deux AED manquants, ce sont les autres qui doivent sur le terrain compenser ; c’est la sécurité de nos établissements, et donc des élèves comme des personnels, qui se trouve fragilisée, ce sont des vies scolaires sous-tension. De vraies solutions s’imposent et pas un lamentable bricolage destiné à gérer la pénurie.
Depuis le 1er janvier 2022, et sur la base du volontariat, les AED peuvent théoriquement effectuer des heures supplémentaires (13,11 euros brut de l’heure !) mais, quelle surprise, les enveloppes budgétaires n’ont pas suivi. Pour véritablement tenter de résoudre le problème, Il aurait fallu poursuivre la formation des brigades d’AED remplaçants, qui avaient été mises en place par le Rectorat à la lumière de l’expérience du COVID. C’est évidemment impossible sans moyens budgétaires, d’où le scandaleux bricolage actuel. Si ce protocole entre effectivement en vigueur, les conséquences sont déjà connues : des vies scolaires dysfonctionnelles et des établissements qui fonctionneront de façon encore plus chaotique, pour le plus grand désarroi de tous.

