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Europe 1 – Une rentrée des classes sans ministre de l’Éducation nationale, est-ce un problème ?

«… Cela montre bien que le ou la ministre de l’Éducation nationale n’est pas vraiment la personne la plus importante. Le système fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, car il est en crise, mais il repose beaucoup plus sur les personnels. Un enseignant, une accompagnante d’élèves en situation de handicap, un personnel de direction ou un personnel administratif ont bien plus de responsabilités et d’impact qu’un ministre….»

Jean-Rémi Girard
Président du SNALC
 

12 millions d’élèves vont reprendre le chemin des cours demain, sans ministre attitré, et avec des réformes à venir, notamment en ce qui concerne le brevet. Jean-Rémi Girard, professeur de français, fera sa rentrée.

Jean-Rémi Girard, président du SNALC, est l’invité de Lenaïg Monier sur Europe 1 le premier septembre 2024.

 

Europe 1 – Lénaïg Monier

12 millions d’élèves vont reprendre le chemin des cours demain, sans ministre attitré, et avec des réformes à venir, notamment en ce qui concerne le brevet. Jean-Rémi Girard, professeur de français, fera sa rentrée. Il est également président du SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges, et il est à mes côtés.

Dernière journée de vacances pour tous les écoliers français. Il faut s’y résoudre, et nous allons en parler dans un instant avec Jean-Rémi Girard.

Mais avant cela, voyons si les petits comme les grands sont prêts à retrouver le chemin de l’école. Nous sommes allés vous poser la question dans les rues de Toulouse.

Propos recueillis pour Europe 1 par Alexis Bourdon. En tout cas, les Toulousains semblent prêts.

Et vous, Jean-Rémi Girard, êtes-vous prêt ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Écoutez, oui, j’ai fait ma pré-rentrée vendredi, comme tous les collègues. Oui, nous sommes prêts.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Vous êtes prêt, alors je vous poserai la question à nouveau dans un instant. Mais avant cela, le ministère de l’Éducation nationale, est-il lui aussi prêt ? (…)

Je reviens vers vous, Jean-Rémi Girard. Vous représentez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.

Nous allons d’abord nous pencher sur le brevet des collèges. Vous êtes professeur de lycée.

SNALC – Jean-Rémi Girard

J’ai fait 9 ans de collège.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Alors, après 9 ans passés au collège, comment accueille-t-on les parents et les élèves de 3e cette année ? Que leur dit-on ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

On leur dit que, pour le moment, c’est comme d’habitude et que, si des changements doivent intervenir, ils seront évidemment tenus au courant.

Mais nous-mêmes ne sommes pas décisionnaires, donc pour l’instant, nous faisons comme si le brevet ne devait pas changer.

Si, à un moment donné, le ou la ministre décide de publier des textes, alors nous nous adapterons.

Au SNALC, nous trouvons très étrange que des textes modifiant un examen soient publiés la même année.”

Europe 1 – Lénaïg Monier

L’année même de l’examen ?

Un peu comme le stage de première et de seconde qui est arrivé un peu…

SNALC – Jean-Rémi Girard

Comme le stage de seconde, qui a été introduit en cours d’année, et qui, en plus, n’avait pas grand sens en soi.

Pour nous, l’éducation s’inscrit dans un temps long. Cela implique que les personnels se préparent, ainsi que les élèves et les familles.

Donc, lorsqu’une nouvelle mesure est décidée, il semble logique de l’appliquer à la rentrée suivante.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Alors, on a parlé, et on a également entendu dans le sujet de Louis Salé, la question des classes de niveau. Cela reste en suspens, c’est bien ça ?

Comment allez-vous pouvoir évaluer tout cela ?

SNALC – Jean-Rémi Girard

Alors, les classes de niveau, les groupes de besoins, les groupes de niveau… C’est un peu flou. Déjà, Gabriel Attal et Nicole Belloubet n’étaient pas d’accord sur la terminologie, ce qui ne nous a pas vraiment aidés.

Ce que nous constatons, c’est qu’il y a autant de façons de faire que de collèges. Certains établissements suivent scrupuleusement ce que le ministère a mis en place au printemps dernier.

D’autres collèges, il faut le dire, n’organiseront pas de groupes de besoins. Ils utiliseront les quelques heures supplémentaires, quand elles existent, pour faire des dédoublements.

L’enseignement privé sous contrat a clairement déclaré que, sans moyens supplémentaires, il n’appliquerait pas cette réforme.

Dans ce contexte, sans véritable volonté politique, les établissements feront de leur mieux. Il faut aussi noter que ces groupes de besoins, tels qu’ils ont été pensés par Gabriel Attal et Nicole Belloubet, demandent beaucoup plus de personnel que ce qui nous a été alloué, notamment dans des disciplines en crise.

Le français et les mathématiques, deux disciplines qui ne font pas le plein au concours, sont particulièrement concernées. De plus, cela crée des contraintes logistiques terrifiantes. Il faut aligner toutes les classes de sixième sur les mêmes créneaux horaires pour le français et les mathématiques.

Cela signifie que vous verrez passer des élèves que vous n’aurez même pas vraiment l’occasion de connaître au cours de l’année, et vous ne serez même pas leur professeur attitré. Cela va rendre les rendez-vous avec les parents très compliqués.

En français, par exemple, comment ça se passe ? Il faudra demander à M. Machin ou Mme Bidule, qui l’aura vu trois semaines ou quatre semaines.

Je pense que cette initiative va se dissoudre d’elle-même au fil du temps, car elle n’a pas été pensée de manière concrète et pratique.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Justement, nous entendions il y a quelques instants Pascal Perrineau nous dire que nous pourrions avoir un nouveau Premier ministre demain, en la personne de Bernard Cazeneuve.

Vous avez vu défiler un bon nombre de ministres de l’Éducation ces dernières années, alors que, comme vous le rappeliez, l’Éducation nationale a besoin de stabilité.

SNALC – Jean-Rémi Girard

Oui, c’est peut-être une question de karma. Nous avons eu Jean-Michel Blanquer, qui a battu le record de longévité en tant que ministre de l’Éducation, même si son mandat n’a pas été forcément brillant. Il est resté en poste pendant cinq ans.

Ensuite, nous avons vu passer Pap Ndiaye, Gabriel Attal, Amélie Oudéa-Castéra — qui n’est pas restée longtemps —, et maintenant Nicole Belloubet. Et peut-être quelqu’un d’autre bientôt.

Cela montre bien que le ou la ministre de l’Éducation nationale n’est pas vraiment la personne la plus importante. Le système fonctionne, ou plutôt dysfonctionne, car il est en crise, mais il repose beaucoup plus sur les personnels.

Un enseignant, une accompagnante d’élèves en situation de handicap, un personnel de direction ou un personnel administratif ont bien plus de responsabilités et d’impact qu’un ministre.

En réalité, on voit bien que les ministres prennent des décisions, puis passent à autre chose. S’ils ont fait une réforme qui n’a pas marché, ce n’est pas très grave pour eux.

Pour nous, en revanche, si ça ne se passe pas bien, c’est beaucoup plus grave.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Et vous serez donc demain aux avant-postes, un peu livré à vous-même, comme nous l’avons bien compris en cette période intermédiaire.

Merci beaucoup, Jean-Rémi Girard. Bonne rentrée !

SNALC – Jean-Rémi Girard

Écoutez, merci, et bonne rentrée à tous les collègues ainsi qu’à tous les élèves.

Europe 1 – Lénaïg Monier

Et à tous les 12 millions de petits et grands qui reprennent le chemin de l’école demain. Je rappelle que vous présidez le SNALC, le Syndicat National des Lycées et Collèges.

 

«…On leur dit que, pour le moment, c’est comme d’habitude et que, si des changements doivent intervenir, ils seront évidemment tenus au courant. Mais nous-mêmes ne sommes pas décisionnaires, donc pour l’instant, nous faisons comme si le brevet ne devait pas changer. Si, à un moment donné, le ou la ministre décide de publier des textes, alors nous nous adapterons…»

Jean-Rémi Girard
Président du SNALC

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